Henry Moret ( - )
Le plus discret des peintres de l’École de Pont-Aven. Ce normand de naissance, mais breton de cœur, a consacré l’essentiel de son œuvre à la Bretagne, dont les paysages sauvages et la mer démontée attirent alors de nombreux artistes en quête de renouveau.
Sa venue en terre bretonne en 1875, Moret la doit au service militaire. Il arrive à Lorient et fait connaissance du médecin-chef Jules La Villette qui remarque chez son jeune conscrit un goût pour l’art. Il le recommande à Ernest Corroler, le professeur de dessin qui enseigne à ses filles. C’est ce même professeur qui le prépare au concours des Beaux-Arts de Paris où il est brillamment reçu en mars 1876. C’est dans les ateliers de Lehmann et Laurens qu’il peaufine son apprentissage. En 1880, Moret expose son premier tableau « La plage de Loqueltaz à marée basse » au Salon des Artistes Français.
Sa formation terminée, il est le premier à venir s’installer au Pouldu, en 1881. Il rejoindra Pont-Aven en 1887, où il retrouvera Paul Gauguin, Émile Bernard, Émile Jourdan, Maxime Maufra, Charles Filiger. C’est en 1895 que Moret rencontre le célèbre promoteur de l’impressionnisme, le galeriste Paul Durand-Ruel. Leur collaboration ne s’arrête qu’à la mort de Moret. Les deux tiers de ses œuvres ont été vendus par Durand-Ruel à Paris et à New York.
Peintre de paysages, épris de la mer et de ses lumières, Moret laisse derrière lui une œuvre d’environ neuf cent toiles. « En combinant l'esthétique de la simplicité d'inspiration japonaise avec la technique impressionniste, Moret a créé un mélange magique de composition simple et de couleurs captivantes. ». Il est dans les plus grandes collections, et musées, du monde entier. Moret a une cote stable, même s’il n’a jamais atteint les prix des maîtres de l’impressionnisme. Une de ses toiles « Les pêcheuses » a fait plus de trois cent mille euros à Brest en 2017.