Édmond Lachenal ( - )
Le destin de ce dessinateur, peintre, sculpteur et décorateur est d’être céramiste.
Dès son adolescence, il est mis en apprentissage chez les frères Deck, faïenciers-émailleurs à Vaugirard. Il débute comme potier tourneur avant d’en devenir chef d’atelier des peintres sur porcelaine. Lachenal travaille dix ans chez Théodore Deck, avec lequel il signe des décors en céramique.
Puis il s’installe à son compte avec une céramiste de Guingamp, Anna Le Cioarec, qui devient sa femme en 1880. Le couple habite alors à Châtillon. dans une propriété d’un hectare au 21 rue du Ponceau.
Son début de carrière est entièrement voué aux plats et assiettes types Rhodes, lsnik ou Koupathcha, en souvenir de son apprentissage chez Deck. Affranchi de toute influence, il crée un émail velouté ou givré par un procédé métallocéramique par électrolyse.
Devant le succès immédiat de ses œuvres, les commandes affluent. Il forme ses fils, Agnès de Frumerie et un orphelin Émile Decœur (avec qui il s‘associe un moment). Edmond Lachenal se lance alors dans l’imitation de la nature (batraciens, animaux divers) et dans l’art nouveau, domaine dans lequel il excelle. Si ses formes restent curieuses, les coloris de ses émaux sont vifs et puissants et surprennent souvent par leur grande pureté. Les bleus sont particulièrement réussis et appliqués sur de grandes surfaces avec régularité.
Edmond Lachenal est un des maîtres qui contribue au renouveau de la céramique à la fin du XIXe siècle. Il se montre novateur tant dans les procédés de fabrication que dans la réalisation des formes et des décors. C’est à lui qu’Auguste Rodin fait appel pour sculpter en grès la tête de La Douleur et celle du célèbre Balzac.
Au début du XXe siècle Lachenal se consacre à l’art dramatique. Ses fils Jean-Jacques et Raoul reprennent alors l’atelier dans le respect de la tradition familiale.