Gabriel Chanteau ( - )
Gabriel est indissociable de son frère jumeau Alphonse. Nés à Nantes le 13 mai 1874, Alphonse et Gabriel Chanteau ont toujours été attirés par le dessin. Après des études classiques, ils intègrent, dès l'âge de 16 ans, l'école Bernard Palissy à Paris puis l'École des Beaux-Arts. Leurs progrès sont fulgurants et leurs talents incontestés. Pour preuve : en 1898, l'état achète une copie de «L'infante Marguerite » de Vélasquez réalisée par Alphonse Chanteau et, en 1900, les deux frères, toujours très complices, décorent ensemble une classe de l'Exposition universelle sous la direction de Jules Chéret.
En 1906, les jumeaux défrayent la chronique par un mariage mémorable. Des jumeaux, qui épousent des jumelles avec, pour témoins de leur union, des jumeaux...
Les deux artistes multiplient les expositions, partent étudier les maîtres de la Renaissance en Italie puis mettent le cap sur les États-Unis. Ils participent alors à l'illustration de plusieurs magazines et, comme, dessinateurs d'actualités, au journal «New York World». Nommés par arrêté ministériel «Peintres attachés au département de la Marine» en 1910, les jumeaux collaborent alors au «Courrier Français» puis au «Pearson's Magazine» en Angleterre. Séparés par la guerre, ils s'éloignent (géographiquement seulement) une fois celle-ci terminée.
Alphonse conserve l'atelier parisien avant de s'installer à Morgat, face à la plage, dans une villa baptisée «La muse marine». C'était dans les années 30. Gabriel, lui, part s'installer dans le midi... mais revient régulièrement passer des vacances à Morgat. Directeur artistique de la Faïencerie de Quimper HB, Alphonse reçoit une médaille lors de l'exposition coloniale de Paris en 1931. Son coup de crayon a largement acquis ses lettres de noblesse. Mais Alphonse est un artiste multi-facettes et ne s'arrête pas là : gravure, eau-forte, pyrogravure, céramique... il enrichit son expérience auprès de gens tels que Nicolas Quillivic ou encore Mathurin Méheut. Dans la région, de nombreux hôtels font appel à lui. Mais de toutes les décorations hôtelières qu'il a réalisées, il ne subsiste aujourd'hui que les panneaux de la salle à manger de l'Hôtel Moderne à Crozon.