Lucien Emile Porcheron ( - )
Lucien Émile Porcheron est né au Grand-Pressigny le 3 janvier 1876 d'un père maçon. II obtient une bourse afin de poursuivre ses études à l'École des Beaux-Arts de Tours où il confirme si bien ses dons auprès de son premier professeur, Félix Laurent, qu'il est admis en 1894 à l'École Nationale des Beaux-Arts de Paris. Il est notamment l'élève de Jean-Léon Gérôme, peintre académique farouchement opposé aux impressionnistes qu'il qualifie de "honte de l'art français" ! Dans la classe de Gérôme et dans l'entourage artistique de l'époque, le jeune Porcheron fréquente deux autres élèves qui vont connaître la gloire : Henri Matisse et George Braque. Il est ensuite élève de Gabriel-Ferrier en 1903-1904. A la même époque (1900,1902 et 1904), il participe aux concours d'art appliqué à l'industrie, organisé par la Ville de Tours, et remporte plusieurs prix pour ses travaux d'ébénisterie.
Cet artiste, bien que méconnu de la majorité des Tourangeaux, fut pourtant un peintre post-impressionniste de grande qualité. Ses marines de Belle-lle-en-Mer, ses toiles inondées de lumière peintes à Saint-Tropez, et surtout ses paysages et scènes rustiques de la Touraine témoignent d'un indéniable talent et d'une rare maturité. D'autant que Lucien Porcheron n'est pas seulement un grand peintre. Artiste complet, artiste touche-à-tout, il réalise des émaux, sculpte, fabrique des meubles, des violons, des rouets et crée même des vêtements... Ce n'est certes pas un personnage facile. Farouchement indépendant, l'œil sévère et la dent dure, se souviennent ceux qui l'ont connu. Intelligent, entier, il est volontiers cabochard tout en restant profondément humain. Cultivant le sens du beau, il ne recherche jamais la célébrité et est toute sa vie réticent à vendre ses toiles. C'est en 1992 que son atelier est vendu à Drouot, dispersant 124 toiles.