Émil-Bénédiktoff Hirschfeld ( - )
C'est dans la lumière opalescente enveloppant la réalité portuaire de pénombre et de mystère que l'âme slave d'Hirschfeld s'est exprimée avec le plus de vérité. A l'instar de Charles Cottet et des peintres de la bande noire, il a trouvé ses marques dans la poésie intimiste du clair-obscur, ajoutant à la peinture Concarnoise une note distinctive et distinguée.
Né à Odessa en 1867, le peintre russe vécut trente années à Concarneau. Dans le grand mouvement des artistes étrangers à la fin du XIXe venus à la rencontre de la peinture réaliste française, profondément marquée par Courbet. Munich puis Paris seront les haltes du jeune artiste. Il arrive à Concarneau en 1891. Il y trouve le gîte et le couvert, des amis peintres et la matière thématique qu'il recherche dans le milieu maritime pauvre et pittoresque. Avec sa palette parfois chaude et nuancée, parfois monochrome dominée par le vert, il brosse de nombreux thoniers. Hirschfeld a trouvé sa voie. Il multiplie les levers de lune ou de couchers de soleil sur la baie. Mort prématurément à l'âge de 54 ans, le slave avait traduit à sa façon, le mysticisme de l'âme bretonne.